La violence basée sur le genre (VBG) en milieu scolaire constitue un obstacle majeur à l'éducation et au bien-être des enfants, en particulier lors de la rentrée scolaire, période propice aux changements et aux défis.
La VBG en milieu scolaire
À l'occasion de cette rentrée scolaire, nous avons voulu aborder un sujet délicat mais essentiel : les violences basées sur le genre (VBG) dans les établissements scolaires, un phénomène qui touche de plus en plus d'enfants, tant filles que garçons. Ces violences, qu'elles soient physiques, verbales ou psychologiques, créent un climat d'insécurité et de malaise pour les jeunes, entravant non seulement leur développement personnel mais aussi leur parcours académique.
Nous nous sommes rendus à l’École Communautaire Maarifa Itsandzeni, où nous avons eu l'occasion de rencontrer Zayad Ahmed Miftah, un jeune élève de 13 ans, actuellement en classe de 4ème. Passionné par ses études, Zayad aspire à devenir médecin et espère que l’éducation lui ouvrira les portes de cette vocation. Toutefois, il n’a pas manqué de partager avec nous ses préoccupations concernant l’environnement scolaire et la sécurité émotionnelle des élèves, notamment en ce qui concerne les questions liées aux VBG.
Reconnue pour son engagement exemplaire en matière d'éducation, l'École Communautaire Maarifa demeure l'une des écoles qui favorise un climat de respect pour ses élèves.
« Il y a parfois des garçons qui se moquent des filles à cause de leur apparence ou de leur manière de parler. On voit aussi des disputes qui tournent entre filles et garçons, et certains élèves préfèrent se mettre en retrait. », nous confie Zayad. Il reconnaît que bien que les enseignants tentent d’instaurer un climat de respect mutuel, les élèves eux-mêmes doivent faire preuve de plus de maturité pour éviter ces situations.
Les VBG dans les écoles prennent souvent différentes formes, allant des insultes basées sur le genre jusqu’aux actes de harcèlement physique. Cette réalité est d’autant plus inquiétante qu’elle peut avoir des répercussions profondes sur l’avenir des jeunes, notamment en termes de décrochage scolaire, de détérioration de la confiance en soi, et dans certains cas, de traumatismes psychologiques durables. .
En tant que futur médecin, Zayad aspire à être un vecteur de changement dans sa communauté. Il croit fermement qu'une meilleure sensibilisation à l’égard des VBG au sein des établissements scolaires pourrait aider à réduire ces comportements néfastes. « Je pense qu’il faudrait parler plus souvent de ces sujets en classe. Les enseignants doivent nous expliquer pourquoi c’est important de respecter tout le monde, peu importe leur genre. Si on apprend à respecter les autres dès l’école, ce sera mieux pour nous plus tard », insiste-t-il.
Les témoignages comme celui de Zayad montrent l'importance d'une prise de conscience collective. Les écoles devraient non seulement être des lieux de transmission du savoir, mais aussi des espaces sûrs où chaque élève, sans distinction de sexe, peut s'épanouir. Les acteurs éducatifs, de même que les parents, doivent s'impliquer davantage dans la lutte contre les VBG afin de créer un cadre propice à l’épanouissement de chaque enfant.
En cette rentrée, il est essentiel de mettre en avant des initiatives qui encouragent le dialogue autour du respect mutuel et de l'égalité des genres. Les établissements scolaires, en partenariat avec les associations locales, peuvent jouer un rôle déterminant en mettant en place des programmes de prévention et de sensibilisation aux VBG.
Zayad, par son ambition et sa réflexion, incarne cette nouvelle génération de jeunes conscients des défis de notre époque. Espérons que son parcours vers la médecine l'amènera à inspirer d'autres à lutter contre ces injustices dès le plus jeune âge.
Mousseambe Hassane